Feu Maitre Mokhtar Ould Daddah
  Universalité de Feu Mokhtar Ould Daddah
 

11:47
Gouvernements de Moktar: l’équipe de l’indépendance 

Un gouvernement multiracial ,ce qui prouve l'universalité cet homme et de son amour pour la son pays



L’actualité brûlante de ces derniers temps nous a empêchés de publier, comme prévu, au cours des deux dernières semaines, les gouvernements du président Moktar. Nous nous en excusons auprès de vous, chers lecteurs, et vous proposons, cette semaine, le quatrième cabinet ministériel de la République.

Le premier gouvernement de la Mauritanie indépendante a vu le jour le 29 septembre 1961, à peu près une année après l’accession du pays à la souveraineté. Il comprend onze membres dont le Président de la République, Moktar Ould Daddah, qui avait gardé pour lui les portefeuilles des Affaires étrangères et de la Défense.

Sept nouvelles figures de la vie politique entrèrent dans le gouvernement. Cinq autres personnalités perdirent leurs postes, y compris le dernier ministre français du gouvernement, Maurice Compagnet, qui s’occupait depuis 1957 du ministère des Finances.
Seulement, trois ministres de l’ancien cabinet (Sidi Mohamed Deyine, Mohamed El Moktar dit Maarouf, Mamadou Samba Boly Bâ) échappent au remaniement, mais changent de portefeuilles (voir la liste du gouvernement). Le nombre des ministres passe de neuf à onze.

Cette équipe a été choisie par Moktar, non nécessairement pour la loyauté à son égard, mais essentiellement afin de pouvoir répondre à l’exigence du moment: assurer l’unité politique au sein de l’entité naissante. Autre particularité du gouvernement de l’indépendance, il enregistre l’entrée, pour la première fois, d’ Ahmed Ould Mohamed Saleh, légendaire collaborateur du président Moktar.

Ce gouvernement a été constitué dans une conjoncture on ne peut plus difficile pour le jeune État qui se mettait en place et dont l’unité était encore partielle et très fragile. Le PRM, le parti dominant, était fortement ébranlé par la scission de l’année précédente. Afin de redresser cette situation, le groupe parlementaire du parti décida, en février 1960, de se substituer à toutes les instances du PRM, mais ce dernier était lui-même divisé.

Il comprenait une grande majorité conservatrice hostile aux changements et une petite minorité favorable (dont le président Moktar) à ces changements. Il y avait exactement les mêmes tendances qui s’étaient déjà affrontées au congrès d’ Aleg, en mai 1958. Moktar Ould Daddah, le jeune avocat et premier ministre, à l’époque, avait deux priorités pour le pays: consolider l’unité de populations rurales et disparates et préparer l’avènement de l’indépendance, une option qui suscitait l’hostilité de la majorité des acteurs d’antan.

Les efforts tendant à concrétiser cette vision allaient accaparer le travail gouvernemental de 1960 à 1961.Pour ce qui est de la première question, celle de la consolidation de l’unité nationale, le père de la nation devrait faire face à l’opposition de trois groupes politiques: l’ Union socialiste des musulmans mauritaniens (USMM) qui naquit à Atar en février 1960. Dans ses mémoires, Moktar estime que cette formation a vu le jour «sous l’impulsion du 2ème bureau français alors très influent auprès des guerriers de l’Adrar…».

Sa direction était composée de notables transfuges du PRM, hostiles à l’idée d’indépendance du pays. Ahmed Ould Kerkoub fut le plus connu de ce directoire. Il était épaulé par deux jeunes nahdistes: Salem Ould Bouboutt et Sidi Ould Abass.Les deux autres groupes sont La Nahda et l’ UNM. Le premier était proche des thèses marocaines.

Le deuxième était favorable à l’intégration dans la fédération du Mali. À l’égard de ces opposants, Moktar alliait entre la fermeté et la souplesse. Au départ, les activistes parmi eux étaient assignés à la résidence surveillée chez eux, mais le pouvoir a réussi, à travers des intermédiaires discrets, à maintenir le contact avec les plus modérés.

Ainsi, lorsque le Président a jugé utile de chercher l’unité politique, il contacta les trois formations opposantes le 13 août 1960 et les invita à engager le dialogue qui aboutira, après leur réunion à Nouakchott le 4 octobre 1960, au but recherché: l’unité de toute la classe politique à la veille de la proclamation de l’indépendance. Mais cette unité, fut-elle si essentielle pour le pays, n’était pas le seul problème à résoudre.

Il y avait le problème financier et économique. Les recettes propres du pays couvraient à peine 40% de son budget, le reste était accordé par la métropole sous forme de subvention. L’accession à l’indépendance allait certainement se traduire par des dépenses supplémentaires auxquelles il faudrait faire face.Pour faire face à cela, une commission dite de «la hache» fut désignée.

Elle déposa son rapport le 15 novembre, moins de deux semaines avant la date fixée pour l’indépendance. Ses propositions furent appliquées, ce qui a permis d’enregistrer des économies dans certains chapitres. Bien avant ces préparatifs, Moktar devrait résoudre le problème de l’hostilité à toute idée d’indépendance chez la majorité des acteurs.Dans cette ambiance, la majorité de la classe politique continuait à tergiverser quant à la fixation d’une date à proposer à la France pour le début des négociations qui doivent aboutir à l’indépendance.

Profitant d’une visite à Koumi-Saleh, le 6 février 1960, Moktar lâche le morceau: «à la fin de l’année ou au début de 1961, la Mauritanie demandera le transfert des compétences».Il fut critiqué par certains de ses amis pour avoir tenu de tels propos sans consulter aucune instance et d’avoir ainsi mis la direction du parti devant le fait accompli.

Pourtant, le groupe, à l’issue d’une longue tenue du 16 au 18 février, a accepté, sous l’impulsion de Moktar, d’inviter «le gouvernement de la République Islamique de Mauritanie à prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de l’accession de la République Islamique de Mauritanie à la souveraineté internationale, par transfert de compétence au cours de l’année 1961».Le 24 du même mois, Moktar remit, à Paris, le texte de cette déclaration au général De Gaulles qui a approuvé pleinement cette proposition.

Ce calendrier sera révisé à la suite d’une conférence (du 20 au 22 juillet) de tous les cadres mauritaniens qui, voyant tous les pays de la communauté accéder à l’indépendance en 1960, demandèrent la même chose pour leur pays.Sur la base de cette demande, la date de la proclamation de l’indépendance sera fixée, d’un commun accord avec la puissance coloniale, au 28 novembre 1960. Les négociations pour l’indépendance commencèrent le 18 octobre à l’Hôtel Matignon.

La puissance occupante était représentée par son premier ministre, Michel Debré, à la tête d’une délégation comprenant d’importantes personnalités françaises dont Jacques Foccart, à l’époque, secrétaire général de la Communauté. La délégation mauritanienne était dirigée par le président Moktar et comprenait Sidi El Moktar N’Diaye, président de l’Assemblée Nationale, Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf, ministre de la Justice, Youssouf Koïta, député-maire de Kaédi, Yahya Kane, député, questeur de l’assemblée.

Après quelques rounds de négociations, parfois tendues, les deux parties signent un seul accord: le transfert des compétences de la communauté à la République Islamique de Mauritanie. Ce qui veut dire l’indépendance. Une option qu’appréciaient très modérément les voisins maliens et marocains. Des incidents parfois sanglants eurent lieu à la frontière avec le Mali où opère un groupe actif aidé par le Maroc et hostile à la naissance de l’État mauritanien.

Moins d’un mois avant la mise en place du premier gouvernement post colonial, le 26 août 1961, Mohamed Lamine Sakho, chef de la subdivision de Néma-sud, est assassiné. Un peu plus tard aura lieu l’attentat sanglant de Néma qui provoqua la mort de trois militaires français et la blessure de treize mauritaniens et français. Les trois auteurs de cet attentat, deux soldats et un complice civil, furent arrêtés, jugés, condamnés à mort et exécutés.

Avant cela, l’année précédente, un attentat contre un militaire français est déjoué de justesse à Kiffa, le 4 novembre 1960. Quatre jours plus tard, le 8 novembre, à l’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée Nationale en vue de la ratification de l’accord de transfert des compétences, le député-maire d’Atar, Abdellahi Ould Obeïd, fut assassiné au Ksar.

En dépit de tous les harcèlements, Moktar Ould Daddah proclama l’indépendance du pays, le 28 novembre 1960, à zéro heure, en présence du premier ministre français, Michel Debré et de trente-trois délégations venues des cinq continents. Une seule délégation arabe, celle de la Tunisie, y était présente.

Ce grand événement s’est déroulé dans un hangar de fortune, aménagé pour la circonstance et contenant à peine tous les invités. L’éclairage était assuré à travers un seul groupe électrogène… Les cérémonies se déroulèrent finalement sans problèmes. Le père de la Nation, qui s’est investi corps et âme pour la réussite et la réalisation de ce rêve, déclara dans son discours: “le rêve de chaque homme, de chaque femme de ce pays est devenu réalité…

Dans cette capitale naissante, je vous convie à reconnaître le symbole de la volonté d’un peuple qui a foi dans son avenir.Président de la République Islamique de Mauritanie: Moktar Ould Daddah (1961 – 1978)
Gouvernement formé le 29 Septembre 1961
Ministres:

Affaires étrangères et Défense nationale: Moktar Ould Daddah

Finances:……………………………… Mamadou Samba Boly Ba

Planification: Mohamed El Moktar Ould Cheikh Abdallahi dit Marouf

Économie rurale et Coopération: Dah Ould Sidi Haïba

Construction:…………...... Ahmed Ould Mohamed Salah

Éducation et Jeunesse:……………………....……. Ba Ould Ne

Santé, Travail et Affaires sociales:..... Bocar Alpha Bâ

Intérieur:…………………………......…. Sidi Mohamed Deyine

Justice et Législation:………….……. Hadrami Ould Khattri

Information et Fonction publique: Dèye Ould Brahim

Transports, P & T:……………..….. Bouyagui Ould Abidine

Ould Bladi

 
   
 
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