1945-1960
1945 A 1960 Après la seconde guerre mondiale, la France fixe un nouveau cadre pour ses colonies en Afrique. Des députés sont élus pour la Constituante. La Mauritanie était rattachée au Sénégal au sein de la même circonscription. Léopold Sedar Senghor représentait les indigènes du Sénégal et de la Mauritanie et Lamine Gueye les citoyens.
La Constitution française du 27 octobre 1946 donne à la Mauritanie le statut de territoire d'outre-mer Ce qui lui offre la possibilité d'envoyer à l'Assemblée nationale française un député. Ahmedou Ould Horma Ould Babana, candidat socialiste, SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière), appuyé par Lamine Gueye et Senghor est élu contre Yvon Razac lors des élections du 10 novembre 1946. Dans ces élections, le corps électoral était réduit car seuls votaient les salariés, les alphabétisés en français, les détenteurs de fusils, de champs ou de palmeraies enregistrés, les syndicalistes, les membres d’associations locales. Un corps électoral réduit à 10.000 électeurs. En 1947 les personnes alphabétisées en Français ou en Arabe ont été ajoutées et en 1951, les chefs de famille et les mères de deux enfants. Le suffrage universel n’a été effectif qu’en 1956.
Nationaliste, réformiste, Horma Ould Babana inquiéta l’Administration coloniale et les conservateurs. Il se heurta à partir de 1947 à l’opposition des chefs de grandes tribus, des Emirs et de l’Administration coloniale. En février 1948, un parti, l’Union Progressiste Mauritanien est créé au congrès de Kiffa. Opposé à Horma, l’UPM est soutenu par la plupart des grands chefs locaux. De Gaulle en est nommé Président d’honneur. Mohamed Fall Ould Oumer, Emir du Trarza, Bakar Ould Soueid’Ahmed, Emir du Tagant, Mohamd Radhi de l’Assaba, Ould Ahmed Aida, Homody d’Atar parmi tant d’autres s’allièrent dans ce parti avec pour objectif d’abattre Horma.
En 1950, celui-ci crée l’Entente mauritanienne. Ce qui ne l’empêché pas de perdre son siége lors des élections de juin 1951 contre le candidat de l’UPM, Sidi El Moctar N’Diaye. Horma contesta les élections en accusant l’Administration coloniale de fraudes massives, une administration activement anti-hormiste. D’ailleurs Horma avait perdu ses appuis parisiens avec l’arrivée en France d’un Gouvernement de centre-droit.
En 1952, l’Assemblée territoriale est crée. Elle regroupe 24 membres dont 8 élus au titre du Premier collège, celui des citoyens. L’UPM prend 22 sièges.
En 1952, la société des mines de fer de Mauritanie (MIFERMA) est crée. La France s’engage en Mauritanie. Le Général de Gaulle effectue une visite à Boutilimit en 1953.
Battu de nouveau aux législatives de 1956, Horma s’exile au Maroc. En 1955, Allal Al Fassi lance l’idée du grand Maroc qui englobe la Mauritanie. Horma crée l’Armée de Libération.
Le 23 juin 1956, la loi Deferre ou Loi-cadre est votée. Elle dote la Mauritanie comme les autres colonies de l’Afrique de l’Ouest d’une autonomie interne qui laissait aux assemblées la gestion des affaires locales.
A partir de 1956, la vie politique s’anime. En juillet 1955 le Premier congrès de l'Association de la Jeunesse Mauritanienne (AJM) se tient à Kaédi. Cette association était animée par des jeunes comme Mohamed Ould Cheikh, Ahmed Baba Ould Ahmed Miské, Ba Bocar Alpha, Ahmed Bezeid Ould Ahmed Miské, Yacoub Ould Boumediana, Soumaré Gaye Silly…
En janvier 1957, des éléments de l’Armée de libération attaquent dans plusieurs endroits au Nord. Les accrochages sont sévères. La tension s’accroît dans la région. Les Français et les Espagnols montent l’opération ‘’Ecouvillon’’ contre les éléments armés au Sahara Occidental et en Mauritanie.
En mars 1957, l’UPM remporte les élections à l’Assemblée territoriale. Mokhtar Ould Daddah est élu Conseiller en Adrar pour Chinguetti. Le 20 mai, il est élu Vice-président du Conseil du Territoire. Le Gouverneur en assure la présidence. Le premier gouvernement est formé avec huit Ministres, Mokhtar Ould DADDAH occupe les portefeuilles de l’Enseignement et de la Jeunesse. En juillet, le décret du transfert de la capitale de Saint-Louis à Nouakchott est signé. Des notables négro-africains créent le Bloc Démocratique du Gorgol.
Le 2 mai 1958, création à Aleg du PRM (Parti du Regroupement Mauritanien) avec la fusion de l’UPM, de ce qui reste de l’Entente et du Bloc. Le Congrès d’Aleg définit une ligne politique et consacre le leadership de Mokhtar Ould Daddah à côté de Sidi El Mokhtar Ndiaye.
En septembre 1958, le ‘’Oui’’ l’emporte massivement au referendum. Ce qui constitue un succès pour le PRM. En 1959 une première constitution mauritanienne est adoptée. Elle instaure un régime de type parlementaire. En juin, premières élections législatives, le PRM remporte la totalité des sièges. Mokhtar Ould Daddah devient Premier ministre et Sidi El Mokhtar N’Diaye, Président de l’Assemblée. Le 11 décembre, De gaulle fait une escale historique à Nouakchott.
Au même moment, une agitation s’empara de la vie politique. La Nahda s’organisait et développait un discours nationaliste, proche des thèses marocaines. A partir de février 1960, un autre parti, considéré par certains comme proche de la France voit le jour. Il s’agit de l’Union des Socialistes Musulmans de Mauritanie (UMSM). Son animateur est Ahmed Ould Kerkoub. Mais la marche vers l’Indépendance se poursuit malgré les tensions et l’assassinat à Nouakchott, le 20 novembre 1960 d’Abdallahi Ould Oubeid, Vice-président de l’Assemblée nationale, maire d’Atar.
Dirigeants de la France coloniale durant cette période :
Président du Conseil : Général Charles De GAULLE (2 novembre 1945-20 juin 1946)
Présidents de la République:
Vincent AURIOL (16 janvier 1947 au 16 janvier 1954)
Présidents du Conseil :
Paul RAMADIER ( 22 jan. 1947 au19 nov. 1947);
Robert SCHUMAN (24 nov. 1947 au 19 juil 1948);
André MARIE( 26 juil. 1948 au 27 août 1948);
Robert SCHUMAN ( 5 sept. 1948 au 7 sept. 1948);
Henri QUEUILLE (11 sept. 1948 au 5 oct. 1949);
Georges BIDAULT (28 oct. 1949 au 24 juin 1950);
Henri QUEUILLE (2 juil. 1950 au 4 juil. 1950);
René PLEVEN (12juil.1950 au 28 fév. 1951);
Henri QUEUILLE (10 mars 1951 au 10 juil. 1951); René
PLEVEN (11 août 1951 au 7 jan. 1952);
Edgar FAURE (20 jan. 1952 au 28 fév. 1952);
Antoine PINAY(8 mars 1952 au 23 août 1952);
René MAYER(8 jan. 1953 au 21 mai 1953);
Joseph LANIEL (27 juin 1953 au 12 juin 1954);
Président De la République :
René COTY (16 janvier 1954 au 8 janvier 1959)
Présidents du Conseil :
Joseph LANIEL : (16 jan. 1954 au 12 juin 1954);
Pierre MENDES FRANCE (18 juin 1954 au 5 mars 1955);
Edgar FAURE (23 mars 1955 au 24 jan. 1956);
Guy MOLLET (31 jan. 1956 au 21 mai 1957);
Maurice BOURGUES-MAUNOURY (12 juin 1957 au 30 sept. 1957);
Félix GAILLARD (6 nov. 1957 au 15 avr. 1958);
Pierre PFLIMLIN (13 mai 1958 au 28 mai 1958);
Charles De GAULLE (1er juin 1958 au 8 jan. 1959);
1959- Président de la République :
Charles De Gaulle (1959-…)
Premier Ministre :
Michel Debré (1960-…)